L’ancienne église de Vedène est très peu décrite dans les textes. Au XVIIème siècle, d’après le dessin de l’album Laincel, elle paraît de forme architecturale classique, de style roman. Au début du XVIIIème siècle, cet édifice, en mauvais état va subir de nombreuses avaries, notamment au niveau de la toiture. Les diverses réparations étant vaines, dès 1760, vice-légat, chapitre et seigneur envisagent la construction d’une nouvelle église, en lieu et place de l’existante. C’est aussi une réponse à l’accroissement du nombre de paroissiens. Dans les « prix faits » de l’époque, il est prévu de conserver la chapelle du Saint Rosaire située dans l partie Nord du transept pour servir de sacristie.

Cinq ans plus tard, le tracé du nouvel édifice est établi par Franque, un architecte chevronné. Pour sa construction, on a utilisé les pierres récupérées de l’ancienne église et d’autres extraites de diverses carrières locales. Selon leur dureté, elles sont utilisées sur des parties spécifiques de l’édifice. Les habitants possédant une charrette doivent participer à leur acheminement.

La forme classique d’une nef, traversée en son tiers par un transept, est remplacée par une croix aux quatre branches égales. Ainsi le plan intérieur se compose de quatre volumes identiques d’une symétrie parfaite. Les deux chapelles latérales, à droite celle du seigneur de Gadagne, à gauche celle du Saint Rosaire.

Le tracé de la façade est conçu avec le même souci de symétrie que le plan au sol, notamment dans l’entablement. Les deux parties, haute et basse, séparées par une corniche, sont rigoureusement égales. Divers tableaux et décors muraux mettent en valeur l’intérieur de l’église. Il faut remarquer également les lignes pures de la voûte en coupole surplombant l’ensemble.

Son financement est assuré par le duc de Gadagne, le seigneur du lieu à la hauteur de 43%, par la communauté également pour 43% et par le Chapitre d’Avignon pour les 14% restants. Cet énorme investissement endette la commune pour vingt ans.

Le curé de l’époque a noté l’inauguration dans le registre paroissial : l’an 1767 et le vingtième jour du mois de décembre, notre église paroissiale de la paroisse de Vedène, diocèse d’Avignon, a été bénite, dont le patron de cette paroisse est Saint Thomas apôtre. La bénédiction fut l’occasion d’une grande fête agrémentée d’un musicien de renom.

Cet édifice original méritait bien une telle cérémonie. En effet, sa forme en quatre branches égales est unique dans l’hexagone. On ne la trouve que dans certains baptistaires ou dans les chapelles orthodoxes. Les vedénais peuvent donc s’enorgueillir d’une église unique en son genre. Elle est d’ailleurs inscrite aux monuments historiques depuis 1934.

Restauration des tableaux de l’église

L’église paroissiale Saint Thomas, à l’architecture unique pour la région, est classée Monument Historique depuis 1984. Elle contient en outre de nombreuses œuvres d’art, dont cinq tableaux qui, à la demande de la municipalité, ont été classés au titre des Monuments Historiques en 2017 :

  • L’incrédulité de Saint Thomas, copie d’une œuvre de Pierre II Mignard (1640-1725)
  • La Vierge des sept douleurs entourée de Sainte Barbe et Saint Théodore, œuvre du peintre hollandais Quirinus Van Banken (vers 1579-1649), établi à Avignon.
  • La Sainte Famille, œuvre de Louis Parrocel (1634-1694), issu d’une famille de peintres provençaux
  • Saint François de Paule, copie d’un tableau de Charles Mellin
  • Jugement de Pilate, un tableau ancien, peut-être du XVIeme siècle ou du début du XVIIeme, attribué également à Quirinus Van Banken ou plutôt à son atelier.

Ces tableaux, qui ont été jugés dignes d’une protection au titre des Monuments Historiques, méritent d’être restaurés et mis en valeur et font partie de notre patrimoine vedénais.Un projet a donc été initié par la municipalité, afin de confier la restauration des œuvres à des professionnels, sous la maîtrise d’œuvre de la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
Le coût global de la restauration des tableaux s’élève à 100.000 €, mais des subventions seront demandées à des partenaires publics (DRAC, Région, Département) et la Fondation du Patrimoine a été déléguée pour ouvrir une souscription publique.
Rappelons que les dons consentis par des particuliers ou des entreprises dans le cadre d’une collecte de fonds sous l’égide de la Fondation du Patrimoine, permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt conséquente.