Le château offre la saveur de l’authenticité, avec ses murs irréguliers qui accrochent le regard. On a l’impression de lire son histoire dans les stigmates des pierres vieillies par le temps.
L’existence du château est certifiée dans un texte de 1105. Il était à l’origine fortifié par une enceinte, ornée aux quatre coins de tours rondes dont deux subsistent actuellement à l’est et à l’ouest.
De nombreuses transformations ont modifié, au cours des siècles, l’aspect extérieur du château. La tour est la mieux conservée, puisque l’on y aperçoit encore une meurtrière verticale, très étroite, telle qu’on les pratiquait au Moyen-Age pour permettre les tirs des archers.
La tour ouest a certainement conservé sa hauteur initiale mais elle a été crépie au XXème siècle, protégeant certes, les antiques pierres, mais nous privant de détails architecturaux.
L’entrée principale, situé à gauche de cette tour, sur la rue des Pénitents, forme une voûte sous un bâtiment d’habitation. On y distingue la trace d’un triple système de fermeture : un chemin de herse permettait d’abaisser une lourde grille de fer en cas de danger et deux portes de bois protégeaient l’entrée et la sortie de la voûte.
Au-dessus de la voûte d’entrée, la maison d’habitation a certainement été complétement remaniée à la renaissance. On distingue en effet, sur la rue comme sur la cour, les encadrements de grandes fenêtres à meneaux dont les quatre parties sont comblées de moellons. La dimension de ces fenêtres témoigne de l’ambition de la famille de Galléans d’afficher son aisance. Elles ont probablement été fermées après la Révolution, les ouvertures étaient frappées d’imposition.
A droite des marches qui partent de la cour intérieure, un pan de mur très ancien nous donne l’emplacement d’une tour carrée plus basse que le donjon et que l’on retrouve figurée sur les gravures anciennes. Il est vraisemblable que cette partie faisait usage de logement de service, de garnison de prison, puisque le seigneur est possesseur de la justice comme terres.
Le donjon central a été rabaissé mais il domine encore fièrement l’ensemble de l’édifice. Jadis de son sommet on pouvait, d’après la mémoire collective, apercevoir Avignon.
Ces murs ont abrité successivement deux familles durant près de six siècles : la famille Rainoardi au Moyen-Age, celle qui donna à des moines les marais sis sous le château jusqu’au lieu appelé Gromelle, puis vers le milieu du XIVème siècle, les seigneurs de Galléans. Ces derniers seront dépossédés de leurs biens à la Révolution.
Occupé par divers propriétaires privés depuis la Libération, le château a subi tant de transformations et d’aménagements qu’il est difficile de restituer la description exacte de l’architecture originelle. Cette occupation constante a toutefois permis de sauvegarder à cet ensemble architectural, ses murs et son caractère médiéval.